Sébastien Desjardins art

Démarche artistique

L’artiste a le mandat de jouer un rôle important dans la société, il se doit d’être un créateur de moyens de communication esthétiques. L’objet artistique, lui, assume un rôle de moyen de communication, et ainsi, provoquer des questionnements, des débats et une cohésion sociale, en plus, il stimule la sensibilité et l’intellect des spectateurs. Peu importe la forme qu’il revêt, l’objet artistique est un moyen d’expression pour partager les diverses valeurs sociales. L’objet artistique doit être beau, mais ne peut se limiter à cet aspect, mais il s’inscrira dans le présent comme une fresque rupestre contemporaine, tel un document visuel. De cette manière, l’art remplit son rôle social, son vrai rôle. Il faut éviter le génocide culturel.

La rencontre de l’œuvre et du spectateur est vitale. Celui-ci prendra plaisir à ressentir l’aura de l’œuvre, énergie qui ne peut se ressentir qu’en présence de l’objet artistique.[1] L’amateur d’art est appelé à laisser guider son regard à travers les mouvements de la couleur. Il doit se laisser émouvoir et ouvrir son esprit pour entamer le dialogue silencieux entre lui, l’œuvre et l’artiste, bref entre tous les membres de la société.

Le choix des matériaux et l’aspect esthétique qui sont conférés aux œuvres ont pour but de briser la banalité et de créer la fascination chez le spectateur. La surabondance d’images qui frappent la rétine humaine augmente la difficulté d’intéresser le spectateur à une image fixe. J’utilise donc un vocabulaire plastique et esthétique pour éveiller la naïveté enfantine de chaque être humain, et ainsi créer l’émerveillement du regard de l’enfant qui observe les nuages et y décèle des formes diverses. L’imagination de l’humain disparaît souvent lorsque ce dernier découvre la facilité.

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[1] Walter Benjamine, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, Paris, Gallimard (folio/essais),p.279

Tableaux

Je sais que je ne peux réinventer la peinture ni me détourner de ce qui a été fait auparavant dans ce domaine. Les questionnements soulevés par les artistes qui ont marqué leur époque et leurs contemporains sont toujours présents dans ma tête et dans mon processus de création. Je ne fais que continuer l’œuvre des créateurs qui ont marqué l’humanité.

L’aspect plastique et cinétique de la peinture me passionne. Je travaille toujours la matière de façon à interpeller le spectateur. Je désire que chaque sens soit stimulé par l’œuvre. Le spectateur doit avoir envie de regarder l’œuvre, la toucher, la goûter, la sentir. Une ambiguïté entre le mouvement de la couleur et la rigidité des formes géométriques permet de déstabiliser les regardeurs. Bref, je veux créer un moyen de communication esthétique. Pour y parvenir, je développe un vocabulaire plastique et esthétique de plus en plus complexe qui m’est propre dans le but de captiver l’œil du spectateur et communiquer avec lui. Aussi, toutes les œuvres sont recouvertes d’un vernis fabriqué à base de polypropylène et de térébenthine pour leur donner un caractère et une personnalité unique.

Je crée des fresques contemporaines et des documents visuels esthétiques pour les sociétés présentes et futures. Ceux que nos ancêtres nous ont légués nous ont permis d’apprendre davantage à propos du fonctionnement sociétal ainsi que sur leurs mœurs. Le dessein de la peinture consiste à laisser des traces de notre présent. Mes œuvres mélangent donc l’abstrait et le figuratif toujours dans le but de communiquer un message. Les œuvres se doivent d’être esthétiques, puisqu’une œuvre d’art est toujours esthétique a priori, car le spectateur est toujours séduit par le beau avant de s’intéresser au contenu. Cependant, l’objet artistique ne peut se contenter simplement de ce volet, il détient le pouvoir de pousser le questionnement social en plus du sentiment de bien-être chaque fois que quelqu’un s’y attarde. Lorsqu’un groupe hétérogène regarde l’œuvre, celle-ci doit permettre la cohésion sociale, à savoir une solidarité entre toutes ces personnalités afin d’améliorer la société et contrer l’individualisme égoïsme.

En résumé, la naïveté ne m’aveugle pas, je sais que je ne peux changer le monde à moi seul par contre, je désire placer une pierre solide à la construction d’une société solide et saine. Le spectateur doit être troublé dans sa banalité facilitée grâce à la fascination d’un objet esthétique et communicatif.

La film et les photos ont été réalisés par Karine Bernatchez.